
Rhône FM parle de l’étude ORC sur les parcours des artistes
La radio valaisanne a diffusé un sujet sur le thème de l’entreprenariat chez les artistes romand·es.
Quelles sont les modalités de travail des artistes contemporain·es ? Rhône FM a consacré un sujet à une tendance observée dans le monde artistique, celle de l’auto-entreprenariat des artistes. Une thématique abordée dans l’étude ORC « Parcours de artistes en Suisse romande : ressources et étapes clés » et dans l’enquête « MAPRO – Mapping et analyse de l’économie de projet dans le champ de l’art », réalisée par L’IRAV-Institut de recherche en Arts Visuels de l’EDHEA. Les deux études ont fait l’objet d’une conférence, le 18 mars dernier à Sierre.
« Selon ces enquêtes, dans tous les cantons, les artistes contemporains font face à une charge administrative croissante, souligne Rhône FM. Recherche de fonds, demandes de subventions, ou encore contrats, leur prennent davantage de temps. Car ils dépendent le plus en plus d’institutions culturelles, comme des théâtres ou festivals, ou de collectivités publiques, qui leur passent des commandes. » C’est dans ce contexte que s’inscrit la logique de projet.
Responsable de l’étude « MAPRO », Benoît Antille, professeur HES assistant et chercheur à l’EDHEA, s’est exprimé au micro de Rhône FM : « On a de plus en plus favorisé, ou laissé la porte ouverte à des projets en lien avec le tourisme, l’innovation, etc. Et on voit bien que ce vocabulaire-là, depuis dix, quinze, vingt ans, est devenu très très présent. (…) Il y a beaucoup de dispositifs qui poussent à travailler en fonction de problématiques sociales, environnementales, etc. » Il a ensuite développé la spécificité valaisanne : « De ce point de vue-là, je dirais que le Valais a été peut-être plus précurseur. C’est un canton qui a dû se positionner de manière plus forte, peut-être parce qu’il n’y avait pas ces scènes très anciennes, telles que celles qui se sont développées dans les grandes villes comme Lausanne, Genève, Zurich, etc. »
Benoît Antille a également précisé les enjeux de la logique de projet : « Les artistes qui se positionnent depuis la perspective de l’autonomie de l’art (…) ont souvent tendance à voir ça comme une forme d’instrumentalisation, comme un problème, une perte d’autonomie. Par contre, beaucoup d’autres artistes, qui veulent se positionner de manière sociale ou politique, qui veulent s’engager avec le reste de la société, pensent justement que cette autonomie est un frein, critiquent le fonctionnement de leurs propres institutions, donc le monde de l’art et son vraiment prêts, au service de cet engagement, à renoncer à l’autonomie et à travailler dans la complexité de ces relations – qui sont typiques du projet -, et qui fait qu’on va naviguer, louvoyer, entre les attentes des uns, des autres et les siennes. »